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Channel: Commentaires sur : Le camion et la poupée : jeux de singes, jeux de vilains
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Par : Odile Fillod

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Bonjour André Langaney,

Je ne sais pas quel est le passage que vous avez trouvé très intéressant, et donc quelle est l’argumentation qui est pour vous non valable, car comme dans vos précédents commentaires ce que vous avez copié/collé n’est pas restitué (j’ignore pourquoi). Je suppose que vous faites référence à mon invocation du cas du syndrome d’insensibilité complète aux androgènes (AIS).

Vous dites que je plaide (b) [= l’absence de différence comportementale associée à un facteur biologique lié au sexe] pour démontrer (a) [= l’absence de sexuation prénatale du cerveau, que celle-ci entraîne des différences comportementales ou non]. Or ça n’est ce que je fais ni de manière générale, ni dans ce passage en particulier.

De manière générale, je ne cherche pas à démontrer (a). Comme vous, ce qui importe à mes yeux est la question de savoir s’il existe des différences comportementales induites par des phénomènes de type (a), et pas celle de savoir quels phénomènes de ce type existent ou non. Comme vous également, je « laisse les écoutilles ouvertes » concernant (a). J’irai même plus loin : il y a toutes les raisons de penser que de même qu’il existe une différence moyenne de poids à la naissance, il en existe une de volume du cerveau, par exemple, et donc qu’il existe bien une forme de « sexuation » prénatale du cerveau – même si ce vocable n’est pas nécessairement approprié en l’occurence, mais passons.

Simplement, lorsque certain-e-s affirment que telle différence comportementale entre hommes et femmes est au moins en partie naturelle parce qu’on a découvert telle différence cérébrale entre eux, si je constate soit que ladite différence cérébrale n’est pas avérée, soit que rien ne permet d’affirmer qu’elle est naturelle (i.e. induite par des différences biologiques endogènes), alors je ne manque évidemment pas de le pointer puisque ça montre le caractère fallacieux de ce qu’affirment ces personnes. De même, lorsque certain-e-s affirment que telle différence comportementale entre hommes et femmes est au moins en partie naturelle parce qu’on a découvert, chez le rat ou chez la caille du Japon, qu’elle découle au moins en partie de telle différence cérébrale naturelle, je ne manque pas de pointer (le cas échéant) qu’on dispose d’éléments qui invalident la tentation d’extrapoler à l’humain cette découverte.

Dans ce passage en particulier, quand j’invoque le cas des personnes avec AIS, c’est uniquement dans cette dernière logique. Ce cas invite simplement à penser, comme je l’ai dit, que s’il existe une sexuation prénatale du cerveau humain ayant des conséquences comportementales, elle ne repose certainement pas sur le même mécanisme identifié chez le rat et d’autres espèces (donc méfiance vis-à-vis de la notion de sexuation prénatale « vestigiale »…). De plus, je rappelle que ça n’est pas mon argument mais celui de leaders de ce champ de recherches, tels que Roger Gorski par exemple, qu’on ne peut pas soupçonner de chercher à démontrer qu’il n’existe pas de sexuation naturelle du cerveau puisque toutes leurs recherches visent à démontrer le contraire et à en élucider les mécanismes.

Par ailleurs, contrairement à vous si je vous ai bien compris, pour ma part je ne pense pas qu’il existe le moindre élément (et encore moins des « éléments clairs ») permettant de penser que chez l’être humain :
– les mouvements opérés lors du coït sont sous l’influence d’une sexuation prénatale du cerveau
– l’existence du cycle menstruel est déterminée par une sexuation prénatale du cerveau.


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